Identité en action: la double visée axiologique des textes cioraniens traduits en français
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CĂPĂȚÎNĂ, Oxana. Identité en action: la double visée axiologique des textes cioraniens traduits en français. In: Etudes Interdisciplinaires en Sciences humaines (EISH), 2023, pp. 418-432. ISSN 1987-8753.
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Etudes Interdisciplinaires en Sciences humaines (EISH)
/ 2023 / ISSN 1987-8753

Identité en action: la double visée axiologique des textes cioraniens traduits en français


Pag. 418-432

Căpățînă Oxana
 
Université d’Etat de Moldavie
 
 
Disponibil în IBN: 18 decembrie 2023


Rezumat

La traduction représente une manière d’aborder la relation d’Émile Cioran avec la Roumanie, sans être victime de ses lignes provocatrices ni surmonter son récit compliqué. Si Cioran a catégoriquement refusé de parler de ses écrits roumains, les critiques occidentaux n’ont pas hésité à suivre son exemple. Pour certains, il était difficile d’imaginer pourquoi quelqu’un se soucierait de la culture roumaine «mineure» en premier lieu. On observe cependant une prédilection de Cioran pour l’élargissement de l’intuition acquise par le traducteur, qui porte non seulement sur le texte lui-même, mais aussi sur l’auteur. Cioran considère qu’une traduction est un jugement de valeur, un commentaire, un miroir dans lequel l’auteur peut facilement contempler les erreurs de son esprit. Ainsi, une traduction nous trahit plus que le texte ne nous trahit. L’intérêt de Cioran pour la traduction est également motivé par l’idée de l’identité. L’utilisation fréquente du pronom «nous» représente un lien entre sa position théorique sur le transfert traductionnel et ses textes traduits ou les traductions faites par lui-même en d’autres langues. Dans ces corpus, l’auteur se retrouve dans de multiples rôles imbriqués: la première personne (au pluriel) est l’auteur, mais aussi le traducteur. Et l’identité roumaine transparaît, volens nolens, dans ses messages français, impliquant de la clémence et de la noblesse, cette fois-ci.

Translation represents a way to approach Cioran’s relationship with Romania, without falling victim to his provocative remarks or ironing out his complicated narration. If Cioran himself was hesitant to talk about his Romanian writings, Western critics in turn hastened to follow his example. Some critics have found it hard to imagine why anyone would care about Romanian «minor» culture, in the first place. Other comments on the translation process underline its importance for Cioran. For example, the insight gained by the translator extends not only through the text under consideration, but also towards the author. Cioran was thinking that translation is a judgment, a commentary or a mirror where the author can contemplate, at his ease, the faults of his mind. So, a translation betrays us more than it betrays our text. Therefore, Cioran’s interest in translation is like a place where one gets an idea of identity. The use of «we» in his fragmented texts links his theoretical position to the current state of Cioran’s translated texts, where he finds himself in multiple overlapping roles: the first person plural is the author, but also the translator. But his Romanian identity appears, volens nolens, in his French messages, denoting clemency and nobility, this time.

Cuvinte-cheie
imaginaire axiologique, identités «mineure» et «majeure», transfert traductionnel, axe identitaire, plurivocité de la traduction cioranienne, atténuation du message traduit,

axiological imaginary, «minor» and «major» identities, translational transfer, identity axis, plurivocity of cioranian translation, attenuation of the translated message