Le langage érotique dans le roman bessarabien est passé par plusieurs étapes, de la candeur de l’expression (Druţă) à une intellectualisation qui l'a situé sur le terrain du débat psychologisant (Busuioc). Après l’an 2000, l’amour s’exprime dans le langage corporel, il se fait signe porteur de multiples connotations, y compris politiques. Le langage présent dans le roman de Cheianu est en fait un métalangage qui, en termes ironiques, déconstruit la rhétorique agonisante de la politique communiste. En renonçant à sa signification métaphysique, le langage érotique entre ainsi dans une ère de codes multiples, de diversité d’expression, de mélanges divers d’archétypes de l’Éros, mettant en question la capacité de l’être postmoderne à aimer encore...