L’evenement rapporte a l’element et a son systeme, leur propriete energetique et leur langage dans le texte litteraire
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BONDARENCO, Ana. L’evenement rapporte a l’element et a son systeme, leur propriete energetique et leur langage dans le texte litteraire. In: Anatol Ciobanu – omul cetăţii limba română. În memoriam: 85 de ani de la naştere: În memoriam: 85 de ani de la naştere, 17 mai 2019, Chişinău. Chişinău: Centrul Editorial-Poligrafic al USM, 2019, pp. 89-102. ISBN 978-9975-149-05-1.
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Anatol Ciobanu – omul cetăţii limba română. În memoriam: 85 de ani de la naştere 2019
Simpozionul "Anatol Ciobanu – omul cetăţii limba română"
Chişinău, Moldova, 17 mai 2019

L’evenement rapporte a l’element et a son systeme, leur propriete energetique et leur langage dans le texte litteraire


Pag. 89-102

Bondarenco Ana
 
Université d’Etat de Moldavie
 
 
Disponibil în IBN: 10 martie 2020


Rezumat

1. L’événement, objet d’études des sciences humaines Dans les années 70 du siècle passé, l’illustre penseur, sociologue de notre époque, E. Morin, ex-Directeur du Centre Transdisciplinaire de Paris, pour qui le problème de l’événement constitue un des centres de ses intérêts scientifiques, réunit une série de sociologues, de philosophes et consacre un des numéros de la revue communications au problème de l’événement, en publiant plusieurs exemplaires de la revue aux problèmes consacrés à l’événement. Nous allons examiner cette entité en nous appuyant et en exploitant surtout la vision des scientifiques, surtout celle des sciences humaines. La communication a pour fondement théorique plusieurs thèses d’E. Morin et de son équipe, les sociologues J.-P. Changeux, B. d’Espagnat, A. Sauvan, P. Nora, sur les idées de E. Le Roy de Ladurie et de S. Lupasco. Les thèses théoriques se rapportent aux problèmes suivants : - la place réservée à l’événement dans les sciences sociales et dans celles physico-chimiques ; les motifs de l’exclusion de l’événement de ces sciences ; la typologie des événements et les principes de leur classification ; événements déterminables et événements indéterminables ; l’aléa et son importance pour la recherche, facteur de l’avancée de la pensée, critère du bond dans l’évolution sociale. Un des problèmes fondamentaux que pose l’étude de l’événement, c’est celui du rapport qui existe entre l’événement et le système, d’une part, et de l’événement et de l’élément du système, de sa nature énergétique, d’autre part. Dans la deuxième partie de l’étude on présente une partie des outils linguistiques qui constituent le langage de l’événement et permettent de définir les spécificités linguistiques de l’actualisation de cette entité. on démontre le rôle de l’événement dans la structuration du texte littéraire, du roman «  La Peste » d’A. Camus et du roman « Germinal » d’E. Zola. L’explicitation de la fonction référentielle de l’événement pour la production du discours se fait par l’identification des outils linguistiques qui assurent l’actualisation des constituants de l’événement, en effet de la structure actantielle et circonstancielle de l’action, définis par L. Tesnière [ 14], idée reprise par le philosophe P. Ricœur [11] .Le concept d’événement et son exclusion des études des sciences humaines Le concept d’événement avait été éliminé  surtout des études des sciences de homme, en tant que l’historiographie s’appuyait et continue à s’appuyer sur l’événement pour définir son importance sociale pour l’histoire d’une communauté sociale. Ce sont E. Morin, S. Lupasco et les sociologues cités, tous représentants des sciences humaines, qui avaient problématisé l’événement comme entité sociale, servant de source pour l’historiographie. Au niveau linguistique, son importance se résume à la référence du texte et du discours, à son importance pour la production d’une œuvre littéraire, de la construction de la narrativité, fait démontré dans les ouvrages de P. Ricœur [12 13]. D. Maingueneau considère que l’événement ou une chaîne d’événements servent de source pour la production d’un texte littéraire, d’un discours [8]. En effet, l’événement et la situation, ce sont les fragments de la réalité auxquels le texte fait référence. En parlant de l’événement et de la situation en fonction de référent du texte, il faudrait souligner que tous les deux sont des produits des entités différentes, l’événement est plutôt le produit d’une action d’une série d’actions ou d’un processus, la situation s’associe à un état instauré par un événement, par un processus. L’état, à son tour, peut déclencher un événement. La différence entre procès, processus, état, action est examinée dans les écrits de Jean-Pierre Desclés. Dans la vision de ce linguiste l’événement est actualisé sur un intervalle fermé en tant que l’état est actualisé sur un intervalle ouvert, le processus s‘actualise sur un intervalle fermé à gauche et ouvert à droite [2]. Le concept d’événement pose une série de problèmes non uniquement pour les sociologues, les philosophes, c’est un problème pour les linguistes. Les derniers le rapportent à la référence de la phrase, du texte, à sa relation avec les entités et les concepts linguistiques suivants : - action et son agent, procès, processus, temps, temporalité, référent temporel, borne temporelle, état, prédicats événementiels, la qualification et à la détermination de l’événement. Cette dernière suppose l’examen des noms anaphoriques et leur rôle dans la révélation du contenu conceptuel du terme « événement », leur importance pour sa production et pour la progression thématique du texte. Les linguistes français, anglo-saxons considèrent que c’est l’événement qui sert de référent pour les unités communicatives, c’est pourquoi il devrait être traité en linguistique en égale mesure que toutes les autres entités qui reproduisent la réalité. Les linguistes russes, surtout les romanistes russes v. Gak , N. Aroutiounova, L. Ilya soutiennent l’idée que c’est la situation qui alimente sémantiquement la phrase [3,1,4].L’aléa, motif de l’exclusion de l’événement des sciences humaines Ce sont les sociologues cités et les philosophes qui ont problématisé l’événement. En analysant la place qu’occupent les études sur l’entité d’événement, E. Morin trouve nécessaire «  … d’élaborer une science de l’événement, c’est-àdire de transformer en objet de science ce qui était demeuré jusqu’alors le résidu irrationnel de la recherche objective » [9, p.4.] Ce positionnement à l’égard de l’événement s’explique par ce que son étude en physique, en chimie se résumait à y voir un fait rare, extraordinaire, unique, imprévisible, aléatoire et, par suite, dans nombre des cas indéterminable. Dans ce cadre d’idées E. Morin constate : « l’événement a été chassé dans la mesure où il a été identifié à la singularité, à la contingence, à l’accident, à l’irréductibilité, … » [9, p.6]. C’est pourquoi, le sociologue insiste sur le besoin de reconnaître l’aléa et, par conséquent, l’événement aléatoire : «  …reconnaître l’événement, ce n’est pas seulement reconnaître l’aléa (l’aventure) dans l’histoire du monde, de la vie, de l’homme), c’est permettre l’étude des propriétés des systèmes (biotiques). Par les noms à valeur qualificative cités ci-dessus on désigne à la fois les propriétés inhérentes à l’événement, singulier, unique et non répétable, accidentel, éventuel, fortuit, occasionnel, irréductible, rare, elles explicitent le contenu conceptuel du nom d’événement. Les événements de ce type, étant singuliers, sont indéfinissables, d’autres pourraient être déterminables. Les propriétés citées présentent des difficultés pour identifier la cause de l’événement et pour le classer. Dans la vision d’E. Morin, les phénomènes indéterminables se situent sur le plan des unités singulières, celles qui ne se répètent pas, en tant que les événements déterminables sont situés sur le plan des grands nombres : « Déjà, depuis un siècle, la statistique ignore ou surmonte (au choix) l’alternative. elle envisage des phénomènes qui sont indéterminables sur le plan des unités singulières et déterminables sur le plan des grands nombre. certes on peut nous jurer que l’indétermination de l’unité ne résulte que de notre ignorance, mais une telle assertion est stérile ; au contraire la reconnaissance et l’utilisation de la notion de « au hasard » a été la base heuristique qui a permis le développement de la statistique » [10, p.174], L’événement- sphinx C’est la cause de l’événement, sa source ou le commencement des commencements, définition d’Aristote de la cause, qui ne se prête pas à être déchiffrée, motif de l’exclusion de ce type d’événement des sciences humaines . Lorsqu’on dit unique on ne devrait pas comprendre qu’il s’agit uniquement d’un événement qui ne se répète pas ; il est unique en fonction de la différence de l’espace, du temps où il se passe et en fonction de  ceux en faveur ou au détriment de qui l’événement intervient. La noce comme événement dans la vie d’une per sonne est unique, elle a lieu à une date et dans un lieu prédéterminés. Par suite, rapporté à un seul élément du système des humains, la noce est unique, rapportée à l’ensemble des humains, ce fait est répétable, commun pour tous les membres d’une communauté sociale. L’unicité de l’être humain détermine le caractère unique de l’événement. A notre avis, l’indéterminable pourrait se rapporter à l’objet dans son intégrité ou à certaines de ses propriétés, à plusieurs traits constitutifs d’un système ne se soumettant pas à notre observation, à notre sensationnel. L’indéterminable constitue un trait constitutif, nous dirions, immanent à tout système puisqu’il a le droit à ne pas exposer toutes ses facettes. E. Morin explicite les motifs de l’indéterminabilité  : « ... au niveau des unités élémentaires comme au niveau des interactions au sein des systèmes complexes peut être conçue soit par notre incapacité, peut-être provisoire, à saisir la conjonction ou l’interférence de multiples facteurs, soit comme un principe pragmatique qui ne préjuge en rien de la nature de la réalité étudiée, soit comme un trait constitutif, ontologique de cette réalité » [10, p.174]. Tout système ne peut pas exposer, rendre explicite toutes ses propriétés immanentes, certaines restent indéchiffrables, insaisissables, pour quelque temps pour le scientifique. Si tout se soumettait à notre sensationnel, il ne nous resterait rien à chercher, à identifier, à définir et à découvrir, finalement on devrait abandonner le terrain de la recherche. Les secrets d’un système, l’inconnu, attire le chercheur, l’explorateur, ils l’incitent à les découvrir et à les connaître. Les deux types de propriétés du contenu conceptuel d’un système cohabitent et interagissent, c’est une interaction antagoniste, la contradiction est nécessaire pour que le système évolue. L’aléa, condition de l’avancée de la pensée humaine, de l’évolution sociale L’étude de l’événement contribue à l’évolution du système par l’émergence de nouvelles propriétés, suite à leur combinaison, à leur association ou à leur rejet. C’est le mouvement qui conditionne ces opérations, ces dernières déterminent l’autogénération du système, sa modification. L’apparition d’un nouvel élément du système se présente dans la vision des sociologues comme événement. La reconnaissance de l’aléa va de soi, car la loi incontournable de la binarité des contraires, de leur cohabitation Ici et Maintenant, le demande, elle est légitime. L’aléa se présente comme condition de l’avancée de la pensée humaine et par suite, condition de l’évolution sociale. Dans ce cadre d’idées, E. Morin considère «  depuis mendel fondateur de la génétique,…. le hasard devient un élément scientifique intégré, reconnu, et cette intégration en même temps qu’elle marque une limite à la connaissance, lui fait faire un bond en avant » [10, p.174]. Il en suit que l’indéterminable marque la limite de notre connaissance, ceci veut dire qu’on ne connaît qu’une partie de l’élément, il nous reste à connaître encore, à découvrir pour enlever l’indéterminable et le transformer en déterminable, parce que l’inconnu est infini, il se caractérise par sa continuité. Son existence ne dépend pas de la volonté de l’être humain, car il existe au-delà de la volonté humaine. Néanmoins, nombre d’aléas sont produits par l’agent humain. L’expression «  faire un bond en avant », nous incite à avancer dans la révélation de l’indéterminable. L’opposition dialectique déterminable/indéterminable sont perçues par les sociologues, les philosophes comme critère prioritaire de la distinction qui existe entre l’événement légitime et celui aléatoire. L’événement et son rapport au système auquel il appartient La nouvelle vision sur l’événement, appelée « événementialisme », se résume à l’impossibilité de l’envisager en dehors du système. E. Morin, en s’appuyant sur l’idée de Emmanuel Le Roy Laduire, trouve que «… le nouvel événementialisme n’a de sens que dans et par rapport à un système de référence », «… le néo- événementialisme n’est pas le retour à une histoire événementielle qui ne voyait que cascades et enchaînements d’événements sans jamais concevoir les systèmes où se situaient ces événements : c’est au contraire, une histoire systémique essayant de détecter l’événement qui modifie le système », [ 6] [ 9, p. 5]. Par cette idée les deux sociologues expriment leur vision critique à l’égard de l’histoire événementielle qui ne voyait que des enchaînements d’événements, ceci veut dire que l’histoire sociale se réduisait à des événements déterminables. A part ceci, le sociologue reproche aux scientifiques ne pas avoir rapporté l’événement au système auquel il appartient et conditionnant la modification du système. Les auteurs soulignent la tâche du scientifique de situer l’événement à l’intérieur du système et de suivre le mouvement des éléments pour identifier ce qui se produit lorsqu’ils entrent en relation l’un avec l’autre, lorsqu’ils se rencontrent, s’associent ou se rejettent. C’est cette modalité d’envisager l’événement, de le rapporter à de différents systèmes et de le situer au sein des systèmes avoisinants sur laquelle insistent les sociologues. La nature énergétique, événementielle de l’élément du système  S. Lupasco, met en exergue la propriété déterminante de l’élément, celle d’être dynamique, énergétique, porteur d’énergie. Le penseur souligne l’importance de l’énergie dont l’élément est pourvu et, finalement, son rôle dans la production d’un événement. La nature actionnelle et par suite événementielle de l’élément du système suit de sa nature énergétique : « Le dernier invariant, la masse, ultime support de l’objet matériel, petit ou grand, a été elle-même réduite à de l’énergie, par suite de la célèbre équivalence d’einstein.  » [7, p. 97] .La masse, servant de fondement pour l’objet matériel, crée l’idée d’un invariant d’un élément, d’un neutron, d’un atome. C’est pourquoi, la nature matérielle d’un élément, de la moindre molécule d’un tout détermine son caractère énergétique : « Un électron, un proton, un neutron, un méson, toutes autres particules microphysiques, un atome, une molécule, un objet quelconque sont des éléments et des systèmes d’événements électriques, c’est-à-dire d’énergie. La lumière, le rayonnement électro- magnétique, bien que constitués de photons, sont encore des événements énergétiques » [ 7, p. 97]. Par suite, les moindres molécules d’un système sont des éléments et des systèmes d’événements électriques grâce à leur énergie. Cette dernière se manifeste dans son actionnalité, sa nature non bornée, continue détermine le mouvement des molécules, facteur décisif de la vitalité du système. C’est la nature physique et énergétique de la moindre molécule d’un système, d’un Tout qui assure la propriété de l’élément de déclencher un événement aussi énergétique. Les idées de S. Lupasco nous ont portée à définir le concept d’action comme « procès d’extériorisation de la moindre particule microphysique de l’ « énergie » qu’elle possède ». S. Lupasco fait la distinction entre l’événement dans l’expérience quotidienne et le concept d’événement employé en physique. Dans la vie quotidienne l’événement est perçu comme «…  ce qui arrive, et, dans la pratique de tous les jours, dans la monotonie et la probabilité de la succession des faits, ce qui arrive d’exceptionnel, d’imprévu, de rare » [7, p. 97]. Cette définition ne vaut pas pour les études en physique : « ce n’est pas dans ce sens qu’il est utilisé dans le langage de la physique moderne ». On a déjà dit que l’événement a remplacé le terme d’élément d’un système  [7, p. 97]. L’élément du système et sa fonction événementielle dans le roman «  La Peste » d’A. Camus L’événement qui survient dans la vie des habitants de la ville oran d’Algérie, événement décrit par A. Camus dans le roman «  La Peste », celui de l’apparition d’un rat, des rats, représente un des éléments d’un ensemble de mammifères rongeurs. En apparaissant dans différents endroits de la ville, en quantité toujours croissante, ils meurent en apportant avec eux le bacille de la peste.  Porteurs du bacille de la peste, les rats transmettent cette maladie infectieuse aux oranais, aux représentants d’un autre système des êtres humains, à la famille, élément du système biologique, à toute la communauté de la ville, à la société prise dans son intégrité. Par suite, l’épidémie en qualité d’événement dans un autre système, celui des mammifères rongeurs exerce sa fonction modificatrice, en entraînant ainsi la mort des habitants de la ville.Etant donné, que derrière la peste se cache le phénomène monstrueux, celui du fascisme, idée sur laquelle est bâti le roman, ceci permet d’affirmer que la peste-fascisme fait partie du système de la Planète homme. Par conséquent, les traits intrinsèques et ceux extrinsèques de l’événement sont identifiés suite à l’analyse de l’événement non détaché du système dont il fait partie, mais en le situant au sein de ce système. Ce qu’on doit définir, ce sont les modifications qu’il a apporte et les effets de l’événement sur les éléments d’un autre, des autres systèmes. C’est cette modalité d’envisager l’événement, de le rapporter à de différents systèmes et de le situer au sein des systèmes avoisinants sur laquelle posent l’accent les sociologues cités ci-dessus. Les signes avant-coureurs de l’événement dans le roman d’ A. Camus «  La Peste », ses annonciateurs Le premier signe sémiotique, annonciateur de l’événement, en effet, signe linguistique par lequel A. Camus annonce l’arrivée de l’événementiel, c’est le nom « l’incident » : «  ...on admettra sans peine que rien ne pouvait faire espérer à nos concitoyens les incidents qui se produisirent au printemps de cette année-là et qui furent, nous le comprîmes ensuite, comme les premiers signes de la série des graves événements dont on s’est proposé de faire ici la chronique ». Le nom « incident » est en relation anaphorique avec le nom «événement » et avec un nombre de noms à valeur événementielle : la maladie, le mal, l’épidémie, le fléau, le phénomène, la chose, les démonstratifs ceci, cela etc. et certainement avec le nom « la peste », épidémie qui survient dans la vie des habitants de la ville oran. Le nom « incident » nomme le premier signe des « graves événements » qui vont se produire dans la ville. Par le qualificatif « grave », l’auteur prépare le lecteur à s’attendre à des événements particulièrement dangereux au niveau social. Ce qualificatif explicite un des trais intrinsèques du phénoménal, un trait faisant partie de la structure sémique du nom « la peste». Rapporté au nom « événement », le nom « l’incident » a pour explicatif le syntagme « petit événement », événement, peu important survenant accessoirement. Par cette définition, on explicite les propriétés inhérentes à l’événement. Dans la suite du texte, le nom événementiel « incident » est repris par le mot « accident  un peu répugnant», tous les deux s’ajoutent aux noms événementiels précédents et constituent une anaphore nominale du nom « la peste ». Les noms cités sont ensuite synthétisés par le nom «  ce phénomène » sous lequel on sousentendait   un malheur auquel on pouvait s’attendre : on s’apercevait maintenant que ce phénomène dont non ne pouvait encore ni préciser l’ampleur ni déceler l’origine avait quelque chose de menaçant.Le nom « phénomène » à valeur générique, est repris par le pronom indéfini « quelque chose », il reste indéterminé, c’est l’auteur qui lui attribue la propriété «  menaçant ». Tous les substituts du nom « phénomène » sont ensuite synthétisés par l’auteur au moyen du mot « malheur ». Dans les notes de Tarrou  on pouvait lire : « Un malheur étant impossible à prévoir... ». «  a l’hôtel, le veilleur de nuit ... m’a dit qu’il s’attendait à un malheur avec ces rats ». Jusqu’ici, le mot « événement » a pour substituts anaphoriques les noms : cette fièvre surprenante, incident, accident, phénomène, quelque chose, un malheur dans la suite du texte il est repris par une série d’autres noms à valeur qualificative intensifiée dont l’un c’est le mot « le fléau ». Un autre outil du langage de l’événementiel, c’estl le prédicat événementiel : « Sa tâche est seulement de dire : «ceci est arrivé », lorsqu’il sait que ceci est, en effet, arrivé, que ceci a intéressé la vie de tout un peuple, et qu’il y a donc des milliers de témoins qui estimeront dans leur cœur la vérité de ce qu’il dit », La mère du docteur Rieux, qui ayant appris la nouvelle, dit  sans s’étonner : ce sont des choses qui arrivent . Le verbe « arriver », comporte son objet dans sa structure sémantique, il annonce l’arrivée de l’événementiel désigné par le substitut indéterminée « ceci ». La nature de l’événement survenu n’est pas encore nommée, on énonce uniquement son caractère véridique. Le prédicat « arriver » s’est approprié le plus grand nombre d’occurrences dans le roman. Les verbes à valeur événementielle, actualisant l’arrivée du phénoménal, ne sont pas nombreux : survenir, se produire, se passer, arriver, advenir, avoir lieu, se faire. Au niveau grammatical, l’Infinitif du verbe « arriver » comporte le sème de « perfectif », c’est cette valeur aspectuelle, ponctuelle, bornée qui est exploitée par le locuteur lorsqu’il doit annoncer l’avènement de l’événement. La catégorie de la quantité et de l’intensification et la production de l’événement Ce sont les outils des catégories de la quantité et de l’intensification qui sont exploitées par l’auteur afin de reproduire les effets produits par la mort des rats, événement inconnu qui a entraîné la mort des oranais. L’événement inconnu, «cette apparition des rats », qualifiée au début du roman comme « chose curieuse», comme quelque chose de bizarre, d’insolite, cette chose génère la mort des rats et se transforme en « graves événements ». Par les qualificatifs employés, l’auteur intensifie la qualité attribuée à « la chose » dont la nature reste indéterminée. Cette indétermination vise à cacher l’intension de l’auteur, celle de ne pas nommer son nom, de cacher la gravité de l’événement. Dans la suite du texte « la chose » se transforme en « événements », le dernier explicite l’objectivité de la propriété axiologique attribuée à ce nom. G. Kleiber le  qualifie comme « pas se-partout » ou mot « caméléon » ce qui signifie qu’on l’utilise en toute situation d’énonciation, ou mot qui change de signification comme le fait un caméléon qui change de couleur en fonction de l’endroit où il se trouve [ 5]. La quantité des rats morts, allant en croissant, est désignée par des noms à valeur quantitative : mourir en groupes, longues files titubantes, par petits tas : ... ces rats qui venaient en grand nombre mourir à l’air libre,... « Dès le quatrième jour, les rats commencèrent à sortir pour mourir en groupes ». L’adjectif « long », désignant l’étendue dans l’espace, dessert aussi la dénotation de la quantité. L’auteur exploite aussi a cette fin la catégorie de la localisation des rats morts, dans différents endroits de la ville : « Des réduits, des sous-sols, des caves, des égouts, ils montaient en longues files titubantes pour venir vaciller à la lumière et mourir près des humains  ». Dans la ville même, on les rencontrait par petits tas, sur les paliers ou dans les cours. ils venaient aussi mourir isolément dans les halls administratifs, dans les préaux d’école, à la terrasse des cafés, ... Le nombre d’endroits où l’on tombait sur des rats intensifie l’effet produit par « cette chose curieuse », ils s’ajoutent à la valeur quantitive, en conditionnant l’intensification des faits, les deux catégories se complètent. La quantification sous la forme de la croissance du nombre des rats détermine aussi l’installation d’une situation nouvelle, d’un état nouveau dans la ville et des changements dans la vie des oranais. C’était la panique qui régnait parmi les oranais, la peur, la panique, le désarroi général, finalement, l’anxiété était à son comble dans la ville. Cet état de la ville est motivé par le nombre de rats morts collectés : Le 28 avril, cependant, ransdoc annonçait une collecte de huit mille rats environ et l’anxiété était à son comble dans la ville. L’analyse de l’événementiel en ce cas-ci démontre l’interaction entre l’intensification et la quantitité de la mort des rats et de ses conséquences, l’état instauré dans la ville. L’interaction entre les catégories citées reste à la source de la progression du texte. La mort ne s’arrête pas, car l’épidémie commence à s’emparer de la vie humaine d’oran. La première mort, celle du concierge est suivie par les cas mortels qui se multipliaient. Les verbes à valeur quantitative, actualisant la mort des habitants de la ville, aller en croissant, s’accroitre sont suivis des chiffres des morts. Les verbes cités cumulent la valeur quantitative et celle d’intensification : En quelques jours à peine, les cas mortels se multiplièrent et il devint évident pour ceux qui se préoccupaient de ce mal curieux qu’il s’agissait d’une véritable épidémie. Les noms ce mal curieux, la véritable épidémie se trouvent en relation anaphorique. Par le qualificatif curieux, propriété de la maladie, l’auteur ne désigne pas encore son nom, il laisse le lecteur dans l’indétermination.L’action et son importance pour la production de l’événement Il est évident que l’action ou un processus, entraîne l’avènement de l’événement, sa répétition a son son rôle pour construire le stéréotype du travail et de la vie des mineurs dans le roman « Germinal ». Le stéréotype cité sert de cause pour la destruction, l’inondation, l’effondrement de la mine de voreux, événement majeur du texte littéraire. Dans la vision de P. Ricœur  «  l’action, c’est ce qui fait arriver » [11]. Afin de distinguer l’événement et l’action, l’auteur propose de considérer les trois propositions  : Les muscles des bras se contractent.il lève le bras. En levant le bras, il fait signe qu’il va tourner [11, p.94]. Selon P. Ricœur, seul le premier verbe porte sur un événement, les deux autres désignent une action, l’un en la nommant, l’autre en l’expliquant par son intention. L’auteur trace non seulement la distinction entre l’événement et l’action, il nous prévient que pas tout énoncé désigne un événement. L’interaction entre l’action et l’événement avait posé le problème de la définition de l’action. En nous appuyant sur la thèse de S. Lupasco que «  toute particule microphysique, un atome, une molécule, un objet quelconque sont des éléments et des systèmes d’événements électriques, c’est-à-dire d’énergie, on pourrait définir l’action comme « extériorisation de l’énergie de notre corps par une élément microphysique. L’extériorisation de l’énergie se fait grâce à notre pouvoir et à notre vouloir, les deux derniers noms verbaux, suivis du verbe « faire », transforment les premiers en pouvoir faire et vouloir faire de l’être humain. Le verbe « faire », qualifié comme substitut de tout autre verbe, car il sait tout faire : il explicite sa valeur sémantique générique et sa potentialité substitutive. Les deux facultés de l’être  humain celle de « pouvoir faire » et de vouloir faire » se présentent comme facteurs déterminants de l’extériorisation de l’énergie, celle-ci se transformant en action, sans ces deux facteurs, l’action reste irréelle, virtuelle. L’action et ses agents et la production de l’événement dans le roman «  Germinal » Pour déterminer le statut de l’action pour la sphère de gravitation de l’événement nous avons examiné les actions de Souvarine, personnage du roman cité au moment où il décide de venger l’état noir des mineurs, de la bête humaine par les actes de destruction de la mine de voreux. voici les actions de Souvarine: -se mettre au travail ; scier un panneau dans la cloison du goyot, pratiquer une ouverture ; desserrer les vis des équerres, d’abord il tâtait de la main, il travaillait, s’attaquait, s’acharnait aux pièces mêmes, trouait, sciait, amincissait la pièce, empoigner les guides de chêne, les madriers, tapait où il pouvait à coups de vilebrequin, à coups de scie, pris du besoin de l’éventrer tout de suite sur sa tète, il rampait, descendait, remontait, se tenant dans un branle continu etc. Les actions de Souvarine ont une seule intention, celle de la destruction de la machine du capital . En s’enchaînant, elles provoquent le processus de l’inondation intériorisé dans un qu’est-ce qui : des lignes de cassure déformaient à la longue les charpentes, les repoussaient à l’intérieur à l’intérieur du puits, déformaient la passe du cuvelage etc. Le causateur, le déclencheur des actions n’est qu’un qu’est-ce qui de nature neutre, effectuant des actions similaires à celles produites par un qui, même plus destructives que celles de l’agent humain. Par exemple, l’action pousser, rapportée généralement à un qui, en ce cas-ci est faite par une force, un phénomène naturel : les lignes de cassure repoussaient les charpentes, déformaient la passe du cuvelage, le puits allait manger la fosse, une secousse ébranla la terre, le puits achèverait de se décuveler et s’écroulerait. Le rapport de l’action à un quelque chose, à un qu’est-ce qui permet de voir l’identité des actions que s’approprient les deux types d’agents, celui personnalisé et celui non-personnalisé, celui naturel. Le vrai causateur de la catastrophe, de l ‘écroulement de voreux ce sont les sables du Torrent, de la mer souterraine. La lettre majuscule avec laquelle est écrit dans le roman le mot le Torrent c’est la marque de la force naturelle, agent qui produit l’écroulement de la fosse. La force naturelle se manifeste dans le processus ; - les sources affluentes, les lacs dont les vagues profondes et obscures battaient les parois des puits, le torrent, cette mer souterraine, la terreur des houillères du Nord, une mer avec ses tempêtes et ses naufrages, une mer ignorée, insondable, roulant ses flots noirs, à plus de trois cents mètres du soleil. Le caractère inconnu du qui impersonnel est désigné par les qualificatifs une mer ignorée, insondable, ce qui veut dire impénétrable, énigmatique, incompréhensible comme l’est le processus envisagé comme une espèce d’agent énigmatique. La force naturelle acquiert dans l’imagination de Souvarine, suite aux sensations subies de la part du Torrent la propriété d’un qui : les haleines de l’invisible le grisaient, l’horreur noire etc. Par conséquent, on peut parler de l’action agentive et de l’action non-agentive, toutes les deux produisant un événement. L’événement n’arrive jamais de soi-même, on le fait arriver, c’est un qui ou un ce qui. Souvarine, étant agent de ses actions, n’est pas l’agent de l’inondation comme telle, c’est la mer souterraine qui a entraîné la catastrophe, l’écroulement de la fosse. En effet, à la source de ce phénomène naturel restent les actions de l’agent humain, c’est lui qui a provoqué le Torrent à inonder la mine. Les actions des agents différents se présentent comme causateurs de la catastrophe. Les actions de Souvarine sont suivies d’un processus naturel effectué par le Torrent souterrain, c’est le processus de l’inondation dans dans toutes les fissures de la mine s’étalant sur un délai de temps, celui-ci attribuant au processus le caractère du duratif, l’éboulement, commencé par le bas, montait, se rapprochait de la surface, les secousses se succédaient, des détonations souterraines éclataient, toute une artillerie monstrueuse cannonant le gouffre. Cet exemple démontre la force incommensurable de la Nature, agent nonhumain qui agit comme agirait un agent humain, les deux provoquant l’écroulement de la mine. L’achèvement de l’inondation est marqué par un perfectif, un terminatif momentané : l’effondrement s’arrêta, il se fit un grand silence, ce cratère de volcan éteint, le bâtiment des chaudières creva ensuite, disparut, la tourelle carrée tomba sur la face, ainsi comme un homme fauché par un boulet. Et l’on vit alors une effrayante chose, on vit la machine, disloquée sur son massif, les membres écartelés, lutter contre la mort : elle marcha, elle détendit sa bielle, son genou de geante, comme pour se lever ; mais elle expirait, broyée, engloutie. Le Passé simple marque la production de l’événement majeur, celui de l’écroulement de la machine incarnant dans la vision de Souvarine la force ayant causé tous les maux et les malheurs qu’ont vécus et continuent de vivre les mineurs, pas seulement ceux de Zola, mais les mineurs du monde. Le Passé simple marque le bornage des actions de l’agent invisible et parfois visible, comme celui du Torrent d’eau. La catastrophe qui est advenue à la mine de voreux c’est l’oeuvre, le produit aussi du faire, de l’action dont l’agent est un qui et ensuite un phénomène de la Nature, celui de la mer souterraine, l’action étant non-personnelle. Conclusion Dans cette étude on s‘appuie sur les thèses des sociologues, des philosophes sur le concept d’événement, fragment de la réalité qualifié par L. Wittgenstein de même importance que l’objet. Cette affirmation du philosophe sert de réponse aux sociologues qui avait rejeté l’événement des études en sociologie et en philosophie. Le fait que cette entité s’identifiait à sa singularité, à sa nature unique, à sa contingence, à la persistance de l’aléa, de l’indéterminable dans la nature de l’événement, ces facteurs avaient servi de motif du rejet de l’événement des études sociologiques. L’idée d’envisager l’aléa dans la structure d’un système comme condition de l’avancée de la pensée, de la recherche dans l’identification de la nature de l’inconnu a permis aux scientifiques de reconnaitre la coexis tence du déterminable et de l’indéterminable, de l’aléa comme objet d’étude. Cette thèse a déterminé les sociologues, les philosophes, dans les années 70 du siècle passé à transformer l’événement en objet de science. L’événement est conçu comme produit de la relation de différents genres existant entre les éléments d’un système. Ces derniers étant dotés d’énergie, en s’associant produisent des événements. Les idées citées avaient été exploitées pour étudier les formes de manifestation de l’événement dans le roman d’A. Camus «  La Peste » et le roman d’E. Zola « Germinal ». L’événement majeur des deux romans se distingue par sa nature : dans le premier texte, il s’agit d’un événement aléatoire. Le deuxième roman est construit sur la révélation de la cause de l’écroulement de la mine, événement déterminable, légitime. Ce dernier se caractérise par sa cause et son déclencheur, son agent humain. Tous les deux types d’événements sont conçus comme des produits de l’énergie intériorisés dans chaque élément de différents systèmes. L’étude de l’événement a demandé qu’on examine les noms et les prédicats à valeur événementielle, les qualificatifs qu’ils s’approprient, le temps marquant l’arrivée de l’événement, la temporalité instaurée par le phénoménal, le rôle de l’action et de la nature de l’agent provoquant l’événement. C’est le roman « La Peste » qui offre une série de noms d’événement qui constituent une anaphore du nom « la peste ». Le prédicat événementiel qui s’approprie le plus grand nombre d’occurrences, c’est la locution impersonnelle «  Il arrive que… ». Quant au temps de l’événement, il s’approprie, dans la majorité des cas, le passé simple.