La découverte de l’«Autre», de l’Indien et de l’Européen, au Brésil, à travers les traductions et les transpositions en français du poème épique de José de Santa Rita Durão sur la découverte de Bahia: Caramurú. Poema épico do descobrimento da Bahia (1781
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VUILLEMIN, Alain. La découverte de l’«Autre», de l’Indien et de l’Européen, au Brésil, à travers les traductions et les transpositions en français du poème épique de José de Santa Rita Durão sur la découverte de Bahia: Caramurú. Poema épico do descobrimento da Bahia (1781. In: La Francopolyphonie, 2012, nr. 1(7), pp. 129-143. ISSN 1857-1883.
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La Francopolyphonie
Numărul 1(7) / 2012 / ISSN 1857-1883

La découverte de l’«Autre», de l’Indien et de l’Européen, au Brésil, à travers les traductions et les transpositions en français du poème épique de José de Santa Rita Durão sur la découverte de Bahia: Caramurú. Poema épico do descobrimento da Bahia (1781

Pag. 129-143

Vuillemin Alain
 
Universite d’Artois
 
 
Disponibil în IBN: 30 noiembrie 2013


Rezumat

La découverte du Brésil, au début du XVI° siècle, a bouleversé la vision du monde des Européens à la Renaissance. L’« Autre », l’Indien, l’autochtone, est d’emblée perçu d’une manière très contradictoire. Il est tantôt idéalisé, tantôt décrié. Il est aussi subtilement nié. Un poème épique portugais, celui qui raconte la découverte de la région de Bahia, au Brésil, intitulé Caramurú. Poema épico do descobrimento da Bahia, conçu au Portugal en 1781 par un prêtre né au Brésil, le frère José de Santa Rita Durão, le révèle. Ce récit épique, fondateur du sentiment de l’identité brésilienne, raconte l’histoire, à partir de 1509 ou de 1510, du tout premier habitant européen du Brésil, un naufragé nommé Diogo Alvares Correa. Recueili par une tribu indienne, il fut surnommé « Caramurú » ou encore « Jakaré- Ouassou ». Il s’y maria avec une indienne, nommée Paraguaçú, qui sera baptisée en France,en 1528, sous le nom de Katherine du Brésil. Ce récit tente de reconstituer comment se serait produite au Brésil, au tout début du XVI° siècle, la toute première rencontre entre les indiens et celui qui est considéré comme le tout premier habitant européen du Brésil. Cette tentative est néanmoins biaisée par de multiples stéréotypes, par des préjugés moraux et religieux, et aussi par des partis pris politiques, indianistes, qui ont été très accentués par les traductions et les transpositions qui ont été faites de ce poème en français. Après une éclipse jusqu’au milieu du XX° siècle, ce thème a ressurgi en 1945 au Brésil, à Rio de Janeiro, à travers un dernier, roman publié en portugais par Olga Obry, Catarina do Brasil: a índia que descobriu a Europa (Catherine du Brésil: une indienne qui découvrit l’Europe), qui a été ensuite et auto-traduit en français et publié en France, en 1953, sous le titre de Catherine du Brésil, filleule de Saint-Malo. Ces titres indiquent déjà les renversements de perspectives qui se sont produits au fil du temps. C’est aussi un épisode très méconnu des relations entre le Brésil et la France qui est évoqué. Comment cette double découverte de l’«Autre» est-elle reconstruite? Comment ce qui est dit en ces derniers textes des us très différents des uns et des autres, des Indiens et des Européens, et de leurs croyances, en apparence très proches, les révèle-t-il comme autant de doubles inversé et de reflets mutuels, dissymétriques?

The discovery of Brazil in the early sixteenth century has changed the Europeans’ perception of the world during the Renaissance. The "Other", the Indian, the native, is immediately perceived in a very contradictory way. He is sometimes idealized, sometimes turned into a dangerous creature. He is also subtly denied. A Portuguese epic poem, the one that narrates the discovery of the region of Bahia, Brazil, entitled Caramurú. Epico do Descobrimento Poema da Bahia, written in Portugal, in 1781, by a priest born in Brazil, Brother Jose de Santa Rita Durao, dismantles the respective contradictions. This epic poem, founder of the feeling of the Brazilian identity, tells the story, from 1509 or 1510, of the first European inhabitant of Brazil, a castaway named Diego Alvares Correa. He integrated an Indian tribe and was nicknamed "Caramuru" or "Jakaré-Ouassou". There he married an Indian woman named Paraguaçu, who will be later known in France, in 1528, under the name Katherine of Brazil. This story attempts to reconstruct what would have occurred in Brazil in the early sixteenth century, the first meeting between the Indian and the one who is considered as the first European inhabitant of Brazil. This attempt is still biased by multiple stereotypes, by moral and religious prejudices, and also by Indian defenders; all these positions have been accentuated by the translations and transpositions that have been made of this poem in French. After an eclipse which lasted until the mid-twentieth century, this theme has resurfaced in 1945 in Brazil, in Rio de Janeiro, through a last novel published in Portuguese by Olga Obry, Catarina do Brasil: a índia que descobriu a Europa (Catherine of Brazil: an Indian who discovered Europe), which was then self-translated in French and published in France in 1953 under the title of Catherine of Brazil, goddaughter of St. Malo. These titles already indicate the reversal of perspectives that have occurred over time. They also make reference to a very little known episode of the relations between Brazil and France. In what way is this double discovery of the “Other” rebuilt? In what way what is said in these different texts about Indians and Europeans, and their beliefs, apparently very close, becomes a revelation about double inverted and asymmetrical reflections?

Cuvinte-cheie
Interculturalité,

Brésil, Caramuru,

Europe,

France