Les enseignants font souvent preuve d’une connaissance spontanée de la motivation et la confondent presque toujours avec l’intérêt et la passion. Le rêve de tout enseignant est d’avoir des apprenants aux yeux brillants qui ont toujours envie de travailler, qui sont curieux et autonomes. C’est pourquoi c’est surtout le manque de motivation qui est incriminé lorsque les choses ne se déroulent pas bien en classe et que les élèves ont l’air plutôt absents. Les recherches sur la motivation prouvent qu’il s’agit d’un processus dynamique qui dépend beaucoup des représentations et des perceptions de l’apprenant. A leur tour, celles-ci sont des structures cohérentes, très stables et difficilement modifiables, un mélange de souvenirs précoces d’expériences et de milieux divers, dans lesquels le cadre familial joue un rôle déterminant. Par conséquent, ces représentations échappent au contrôle du professeur qui ne peut que créer un cadre favorable à leur évolution et patienter jusqu’à ce qu’elles changent naturellement. Seules la matière enseignée ou les activités choisies – quelque intéressantes qu’elles soient – ne suffisent pas pour motiver l’élève. Il est donc nécessaire que l’enseignant renonce au fantasme de toutepuissance en classe s’il veut vraiment faire évoluer les choses. En dépassant le niveau des idées reçues et en développant ses connaissances en matière de psychopédagogie, il arrivera à comprendre les mécanismes qui agissent dans sa classe et à organiser sa démarche de façon à ce que l’élève réussisse à se motiver lui-même.