L'intérêt des penseurs face au concept de vertu présente un panorama théorique fragmenté et étendu dans le temps et dans l‟espace. Dans l'antiquité ainsi qu'au siècle des Lumières la notion de vertu se trouve au centre des préoccupations des philosophes, des auteurs et des artistes. Tant les partisans du rationalisme expérimental que les apologistes de la religion révélée s‟accordent pour dire que la vertu constitue le fondement de la morale. Mais au-delà de ce constat de départ, de longs débats acharnés se portent sur la nature de la vertu, sur qui la pratique le mieux et sur le rôle de la science et de l‟Église dans le discernement de la morale en général et de ses fondements vertueux en particulier. Cette riche tradition théorique continue avec plus ou moins d'intensité pendant les siecles suivants, et on constate un regain d‟intérêt pour la notion de vertu après la deuxième guerre mondiale quand il y a un renouveau de l‟éthique de la vertu, notamment d‟inspiration aristotélicienne (les noms les plus célèbres sont: Elizabeth Anscombe, Philippa Foot, Peter Geach, Rosalind Hursthouse, Alasdair MacIntyre, Bernard Williams, John McDowell etc.).