Les difficultés de traduction de la littérature pour les enfants
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GRĂDINARU, Angela. Les difficultés de traduction de la littérature pour les enfants. In: Integrare prin cercetare și inovare.: Ştiinţe socioumanistice, 28-29 septembrie 2016, Chișinău. Chisinau, Republica Moldova: Centrul Editorial-Poligrafic al USM, 2016, Vol.1, R, SSU, pp. 128-132. ISBN 978-9975-71-812-7.
EXPORT metadate:
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Crossref
CERIF

DataCite
Dublin Core
Integrare prin cercetare și inovare.
Vol.1, R, SSU, 2016
Conferința "Integrare prin cercetare și inovare"
Chișinău, Moldova, 28-29 septembrie 2016

Les difficultés de traduction de la littérature pour les enfants


Pag. 128-132

Grădinaru Angela
 
Université d’Etat de Moldavie
 
 
Disponibil în IBN: 13 aprilie 2019


Rezumat

La littérature pour les enfants a un rôle très important dans la formation et dans le développement de la mentalité de l’individu à partir de son enfance, et notamment, à partir du moment où il commence à percevoir le monde. Le transfert du message d’une langue dans une autre pose inévitablement des problèmes quant à la préservation des intentions de l’auteur, à la conservation de l’ambiance de l’œuvre originale, à la réorientation du jeune lecteur lorsqu’il est emmené dans un contexte qui lui est étranger, aux contraintes et à leurs enjeux linguistiques, littéraires, éducatifs ou géopolitiques. En outre, la traduction des œuvres enfantines suppose un double transfert: hormis une traduction interlinguale, le traducteur est souvent amené à faire une traduction intralinguale, c’est-à-dire à l’intérieur de la langue cible, et notamment, à passer le message du langage « adulte » dans un langage pour les enfants [1, p.4]. Le processus de traduction, en tant qu’action de transposer un texte d’une langue source dans une langue cible, est déterminé principalement par de différents systèmes symboliques, de différents codes sémiotiques et rituels propres à chaque culture, et par des particularités grammaticales et stylistiques. Ce sont notamment ces éléments qui posent des difficultés et entravent le processus de traduction. Hormis les difficultés d’ordre lexical et celles posées par la « fausse simplicité », on se heurte souvent au problème lié au style de l’auteur et au style du traducteur, qui révèle le problème de la fidélité. Evidemment, l’auteur, ainsi que le traducteur, ont leurs propres styles, et ce n’est que rarement que leurs styles sont proches l’un de l’autre. Généralement, en lisant plusieurs traductions du même œuvre, le lecteur peut avoir des impressions plus ou moins différentes sur les personnages, sur certains événements, sur certains passages descriptifs. La traduction des images dans les œuvres enfantines pose également certaines difficultés car l’image n’est pas universelle et elle peut avoir un sens différent, voire étranger, d’une langue à l’autre et d’une culture à l’autre. Ainsi, le traducteur doit savoir percevoir les particularités de la langue et de la culture, le moment et le lieu du contexte communicatif de l’œuvre originale afin de pouvoir les transmettre dans l’œuvre cible. Ce processus n’est jamais simple: il met en jeu les connaissances, la mémoire, l’imagination et le milieu culturel du texte à traduire, ainsi que du sujet traduit [2, p.38]. Un exemple des images souvent représentées dans les œuvres enfantines sont les onomatopées. Cette catégorie d’interjections permet d’émettre des bruits particuliers associés à un être, à un animal, à un objet en rendant de telle manière le récit plus vif et en contribuant à la formation des images. On peut, par exemple, retrouver des onomatopées dans « Le conte de Harap Alb »: a curge gâlgâind (a gâlgâi) – couler glouglou. Tant en roumain, qu’en français, cette onomatopée renvoie à l’idée d’un bruit provoqué par un liquide qui s’échappe, et dans ce cas-ci précisément, par le sang qui s’échappe, et permet la visualisation de cette image. Généralement, ce sont les sensations visuelles, et celles de l’ouïe qui transmettent à l’enfant la première expérience sur le monde. C’est pourquoi, l’analyse des difficultés posées par le processus de traduction des images dans l’œuvre enfantine est très importante, afin de pouvoir adapter au mieux possible le texte source au public cible. Selon Claude Romney, la traduction interlinguale des aspects culturels présente neuf difficultés de traduction [3, p.167] : 1) la traduction des noms propres et des dénominations présentes qui révèlent généralement la nationalité des personnages d’un livre. La traduction des noms propres soulève toujours la question : Est-ce que les noms propres se traduisent ? De plus, la traduction des noms propres peut effacer toute trace de l’œuvre originale. Cette nuance d’« exotisme » dans la traduction permet au jeune lecteur de découvrir un nouveau monde. La préservation de l’étrangeté du texte d’origine permet non seulement de connaître l’histoire, mais également de goûter l’exotisme et la sensualité propres à l’original [4, p. 54]. Par exemple, le nom de « brick-goélette Pilgrim » extrait de l’œuvre Un capitaine de quinze ans de Jules Verne, qui est repris de la même manière en roumain : « bricul-goeletă Pilgrim » ou « goeletă Pilgrim » permet de transmettre, plus ou moins, la réalité culturelle que l’auteur a voulu véhiculer et d’orienter le jeune lecteur afin qu’il comprenne autour de quels axes s’articule l’action. 2) la traduction des éléments linguistiques propres aux personnages qui constituent également un indice permettant au lecteur d’apprendre la nationalité: l’utilisation de certains syntagmes linguistiques étrangers est optionnelle, quand même, l’œuvre cible ne doit pas en être abondée, pour ne pas entraver le processus de compréhension de l’enfant. L’utilisation d’un tel syntagme comme « Golden Age » – en roumain: societatea transoceanică « Golden Age » – révèle dans la conscience du jeune lecteur l’appartenance de celui-ci à un autre système linguistique et même culturel. Toutefois, le manque de l’explicatif « societatea transoceanică » pourrait rendre difficile le déchiffrage du message. 3) la traduction des allusions à l’histoire du pays d’origine, mal connue par les jeunes lecteurs de l’œuvre traduite: un des problèmes majeurs du processus de traduction c’est de rester fidèle aux éléments culturels du texte original (à l’histoire, au régime politique, au système d’éducation, à la loi, aux traditions et aux habitudes, à l’art, etc.). Toutefois, cette fidélité révèle deux soucis: d’une part, si la traduction est fidèle aux traits culturels du texte original, celle-ci gagne en authenticité, mais elle perd en intelligibilité pour le lecteur qui ne connaît pas la culture de l’auteur ; d’autre part, si le traducteur utilise la transposition culturelle, sa traduction devient plus accessible, mais il dénature des passages entiers de l’œuvre [5, p.3]. 4) la traduction des allusions géographiques: les lieux géographiques présentés dans une œuvre révèlent la personnalité et l’appartenance de l’auteur à une certaine culture. La préservation de ceux-ci dans leur forme originale dans la traduction permet aux enfants d’entrer dans le monde de l’auteur. Par exemple l’œuvre Un capitaine de quinze ans de Jules Verne abonde dans des noms de villes, de pays, de zones géographiques qui transmettent l’exotisme de l’œuvre originale: le méridien de Greenwich – meridianul Greenwich; les mers australes – mările australe; l’océan Antarctique – oceanul Înghețat; la Tasmanie – Tasmania; le cap Horn – capul Horn; la Nouvelle-Zélande – Noua Zeelandă; le port d’Auckland – portul Auckland; le golfe de Chouraki – golful Șuraki. 5) la traduction de la nourriture : la cuisine représente également un détail important de la culture de chaque pays, dont le petit lecteur en connaît peu de choses ou presque rien, à cause de son bagage intellectuel réduit. Par conséquent, le traducteur trouve difficile à transmettre cette information sans recourir à l’explicitation. 6) la traduction de quelques rares allusions au système politique et judiciaire: le traducteur doit adapter ces systèmes étrangers à la culture de l’enfant et à son univers. 7) la traduction des expressions imagées et des proverbes. Cette difficulté de traduire est due à la spécificité que révèlent ces structures, les traits rythmiques, métaphoriques et sémantico-pragmatiques (Le mieux est l’ennemi du bien. (Ion Creangă, Le conte de Harap Alb, p. 18) / Rău-i cu rău, dar e mai rău făr’ de rău ! (Ion Creangă, Povestea lui Harap Alb, p. 16). 8) la traduction des chansons et des formulettes: les chansons et les formulettes reprennent les spécificités lexicales de chaque langue: dans les pays anglophones – ip dip doo; eeny, meeny, mo et coconut crack; dans les pays hispanophones – plom plom plom; en Russie – eniki, be-niki, ainsi que certaines particularités sociales, c’est pourquoi leur traduction révèle des difficultés et nécessitent des recherches approfondies de la part du traducteur afin qu’il puisse trouver le bon équivalent. En conclusion, on peut affirmer que le traducteur doit assurer aux destinataires de sa traduction une compréhension correcte du texte traduit et un message fidèle. Dans ce cas-ci, le traducteur recourt à l’adaptation pragmatique du texte source, c’est-à-dire, à un ensemble de procédés qui permettent la réalisation de certains changements afin d’éliminer les différences socioculturelles et psychologiques qui peuvent intervenir entre le destinataire du texte original et celui du texte traduit