L’importance de l’йclaircissement des concepts est, pour les dйmarches historiographiques, hors de discussion. Elle est, d’autant plus, hors de discussion dans le cas d’un concept intйgrateur, comme celui de la Roumanie moderne. Un tel concept relйve une dimension temporaire et une dimension phйnomйnologique (processuelle). La premiиre dimension a dйpendu de la dйfinition de l’йpoque moderne dans le systиme de pйriodisation de l’histoire des roumains. Pour les “classiques” de la synthиse nationale, d’A.D. Xenopol et de N. Iorga а C.C. Giurescu, l’йpoque moderne a commencй aux XVIe-XVIIe s. Pour l’historiographie marxiste, en revanche, la durйe d’йpoque moderne a йtй celle de la formation socio-йconomique capitaliste, que dйbuterait au milieu du XIXe s. Dans les annйes 60 et 70 du siиcle dernier, lorsque chez nous il y a eu un vйritable rйviriment historiographique, le terme d’йpoque moderne a йtй prйfйrй au celui de formation capitaliste, et le dйbut de l’йpoque moderne a йtй fixй au milieu du XVIIIe s. La dimension phйnomйnologique (processuelle) du concept de la Roumanie moderne a pu, ainsi, кtre beaucoup approfondie. Les rйsultats ont йtй utilisйs а l’йlaboration de la rйcente synthиse sous la direction de l’Acadйmie Roumanie. C’est une synthиse oщ le processus de l’йdification de la Roumanie moderne apparaоt comme le cours de “renouvellement” (“modernisation”) de la sociйtй et comme la rйalisation de l’йtat national.